Vivre la musique...

Comment vivez-vous votre rapport à la musique? Moi, c'est ainsi:

Ma passion envahissante pour la musique a souvent fait sourire. Parfois rire. Elle a souvent été la cause de prises de bec avec certaines personnes. Je suis trop engagé, trop impliqué sur le sujet pour lâcher prise. J’ai mes convictions, et je les partage. Elles ne sont pas les meilleures, elles ne sont pas absolues, elles n’ont pas d’autre prétention, mais j’y tiens, et je les défends avec fièvre.

Aussi loin que je puisse m’en souvenir, la musique a toujours fait partie intégrante de ma vie, de mon univers. Elle coule littéralement dans mes veines. Ca aussi fait beaucoup rire, et pourtant…

Nourrisson, ma mère me berçait sur fond sonore Floydien, classique ou autres. A quelques mois, la musique résonnait, et cela suffisait à faire taire mes pleurs. Je regardais le plafond, en me demandant sans doute d’où pouvaient bien provenir ces sons indéfinissables et séduisants.
Plus tard, je me suis transformé en éponge, j’écoutais tout ce qui me passait à portée d’oreilles. Chaque fois avec un plaisir renouvelé. Je me souviens encore d’une époque où je devais avoir quatre ans environ, et où, armé de mon mange-disques orange, j’écoutais fébrilement les 45 tours que mon père m’avait filé. Kraftwerk, E.L.P., et quelques tubes de l’époque. Mes premières larmes versées à la cause musicale furent pour « Great gig in the sky », à 5 ans, lorsque j’ai écouté mon premier disque acheté avec mes petits sous, choisi par mes soins.

Le temps passait et rien ne pris plus d’importance. Ni la télé, ni le sport, ni les copains… Aucune autre distraction ou presque. Mes copains ne venaient jamais chez moi, ils s’emmerdaient trop. Je n’avais rien pour les distraire, si ce n’est une collection de disques qui grandissait toujours un peu plus. A treize ans, je devais squatter les meubles du salon avec mes disques, ma chambre ne suffisait plus à tout abriter. Tout le blé que j’avais passait dans les disques. Je passais des heures entières le week-end, enfermé dans ma chambre, sur mon lit, avec mon casque, les yeux dans le vague à frissonner de plaisir en écoutant mes disques favoris, encore et encore…

Plus tard, les quelques nanas qui s’intéressaient à moi en étaient souvent pour leurs frais. Je me souviens encore d’une blonde aux cheveux bouclés qui s’intéressaient franchement à moi et qui me demanda un jour si une fille m’avait déjà fait autant d’effet qu’une chanson… Je lui répondis que je n’en avais encore jamais croisé d’aussi belle que certaines des chansons que je pouvais adorer.

Un soir de concert, une autre nana qui me faisait du rentre dedans s’est vue méchamment éjecter car je n’avais d’yeux que pour le groupe…

Encore aujourd’hui, je suis capable de pleurer à la simple écoute d’une chanson ou d’un morceau qui me transporte plus loin que tout autre chose… ou presque.

Mon gosse, et ma femme ont su me faire comprendre qu’ils passaient avant tout cela. Mais rien d’autre.

Il a suffit, hier soir, que j’évoque Nina Simone et d’en écouter quelques titres pour entrer en transe. Je ferme les yeux et plus rien autour n’existe. Je m’effondre dans le noir, dans les profondeurs de l’âme du musicien qui semble entrer en fusion avec la mienne, comme s’il me tapait sur l’épaule pour me dire : « Tiens, écoute, je suis là uniquement pour toi… ».

Dire que j’aime la musique n’est tout simplement pas vrai. Je vis par la musique, je respire par la musique. J’ai du me passer d’elle pendant quelques semaines, à plusieurs reprises, et encore récemment… Ma femme m’a vu sombrer dans une profonde déprime en quelques jours. Je me lève, et j’écoute de la musique, et jusqu’au dernier moment, avant de me coucher, j’écoute encore de la musique. Je deviens fou sans elle.

Alors, oui, cela fait sourire. Et mon implication, dès que l’on parle musique, prête même à rire, j’en ai conscience, mais je m’en moque…. Mon équilibre se trouve en elle, un point c’est tout.

un plaisir de te lire !
on sent que tu as la musique dans les trippes !

très émouvante évocation, aussi impressionnante (quand tu parles d'envahir l'espace parental avec tes disques génial) et les filles qui te courrent après en vain (le chanceux, moi c'était le contraire )

sly a écrit:

très émouvante évocation, aussi impressionnante (quand tu parles d'envahir l'espace parental avec tes disques génial) et les filles qui te courrent après en vain (le chanceux, moi c'était le contraire )

Oui, enfin, relativisons.. Je parle de "quelques" nanas... Je suis très loin du Don Juan.

Esther a écrit:

sly a écrit:

très émouvante évocation, aussi impressionnante (quand tu parles d'envahir l'espace parental avec tes disques génial) et les filles qui te courrent après en vain (le chanceux, moi c'était le contraire )

Oui, enfin, relativisons.. Je parle de "quelques" nanas... Je suis très loin du Don Juan.

pas la peine d'être un don juan, il suffit juste de trouver LA bonne !

J'ai claqué l'intégralité de ma première paye en deux heures au Virgin des Champs-Elysées... Une sorte de rêve à accomplir.

Encore aujourd'hui, ma femme ne vient jamais avec moi,, j'y passe trop de temps. Et elle se souvient encore de la première fois où nous y sommes allés ensemble... Je suis rentré, j'ai lâché sa main et j'ai disparu dans les rayons... Elle m'a retrouvé par hasard au bout d'une bonne demi-heure... Elle était furax. Depuis, on s'évite dans ce genre d'endroits.

Perso je la musique est aussi une part très importante dans ma modeste vie. Aux yeux de mes amis qui écoutent (et faut bien que je l'avoue) de la merde à longueur de temps, je suis un dictionnaire. Parce que tout ce que j'écoute, ils ne l'auraient jamais connu sans moi. J'ai réussi à convertir un ami qui écoutait des trucs du genre Ocean Drive à Vitalic, j'en suis assez fier.
Entre les musiques que j'écoute que je connais quasiment par coeur et les anecdotes, ils sont toujours bouche bée devant ma connaissance, qui est finalement assez relative tant je vois les encyclopédies qui se promènent sur ce forum.
Et puis j'ai découvert récemment que des chansons pouvaient vraiment m'émouvoir. Certes il n'y en a pas beaucoup, et d'autres qui à force que je les écoute n'ont plus aucune saveur. Mais il en reste quelques unes qui font chavirer mon coeur dès que je les écoute. Souvent ce sont des chansons anecdotiques ou anodines. Tiens par exemple: A New Career In A New Town de Bowie, Goin' Back de Neil Young, Afterglow de Genesis.

En tout cas, si on m'ôtait la musique, je serai un peu débousollé, voire paumé. C'est mon seul repère et ma clé de voyage.

J'ai claqué l'argent de mes 3 premiers salaires pour une chaîne HIFI Kenwood en 1988. Excepté la platine, elle m'accompagne toujours.

L'art en général est ma passion, excepté le théâtre et le ciné qui m'intéressent un peu moins.
Littérature, BD et musique sont mes têtes de gondoles.
Mais j'ai toujours été passionné par plusieurs choses. La musique bien sûr, mais aussi les filles, la peinture, les filles, la BD, les filles, la bière, les filles, le foot, les filles, la course à pied, les filles, la plongée, les vespa et aussi les filles.

D'où une scolarité assez cahotique. J'ai obtenu l'équivalent de votre bac, mais j'ai dû refaire 3X ma cinquième année tellement je foutais le bordel ( ou ne foutais rien, c'est selon )

Bref la musique est ma passion, mais pas la seule.

Chaque job d'été me permettait de financer mes études ou d'acheter mes instruments. Et du coup j'ai jamais pu avoir une réelle sono ... J'aurais du commencer par ça... Enfin, je verrai bien quand je pourrai m'offrir ce dont je rêve.
En tout cas les CD je les ai

davcom a écrit:

J'ai claqué l'argent de mes 3 premiers salaires pour une chaîne HIFI Kenwood en 1988. Excepté la platine, elle m'accompagne toujours.

L'art en général est ma passion, excepté le théâtre et le ciné qui m'intéressent un peu moins.
Littérature, BD et musique sont mes têtes de gondoles.
Mais j'ai toujours été passionné par plusieurs choses. La musique bien sûr, mais aussi les filles, la peinture, les filles, la BD, les filles, la bière, les filles, le foot, les filles, la course à pied, les filles, la plongée, les vespa et aussi les filles.

D'où une scolarité assez cahotique. J'ai obtenu l'équivalent de votre bac, mais j'ai dû refaire 3X ma cinquième année tellement je foutais le bordel ( ou ne foutais rien, c'est selon )

Bref la musique est ma passion, mais pas la seule.

et après on dit que Mr Soul est monomaniaque toi t'es mononaniaque
ah tiens mes voisins (je leur enverrai bien Esther des fois), viennent illustrer une contrevérité de Victor Hugo qui disait que la musique c'est du bruit qui pense, tout le monde sait ici que la musique peut aussi être du bruit tout court
blagues à part, je me retrouve aussi beaucoup dans le compte-rendu d'Esther si ce n'est que j'étais moins précoce. Donc je ne vois dans l'expression de ton ressenti rien de risible ni même de matière à se moquer, je trouve ça beaucoup plus compréhensible que le fait d'aller en boîte, de faire du sport et autres activités beaucoup plus répandues.

sly a écrit:

Donc je ne vois dans l'expression de ton ressenti rien de risible ni même de matière à se moquer, je trouve ça beaucoup plus compréhensible que le fait d'aller en boîte, de faire du sport et autres activités beaucoup plus répandues.

Ce n'est pas incompatible avec le fait d'écouter de la musique
Moi j'aime le sport, j'adore courir, la plongée, le foot. Ce qui ne fait pas de moi un monstre engendré par la société moderne.

Je pense, que le point commun, en tous cas pour Esther, toi et moi, et certainement pour quelques autres du forum, c'est que nous sommes des personnes sensibles, qui ont refoulés leurs blessures de l'âme en trouvant des palliatifs tels que la musique. Parce que fondamentalement, à travers nos écrits, on sent bien que même si nous nous suffisons à nous même, nous ne sommes pas coupés de la réalité sociale.

Mais bon, je ne veux pas marcher sur tes plates-bandes mon bon sylvestre, c'est toi le psychologue

davcom a écrit:

sly a écrit:

Donc je ne vois dans l'expression de ton ressenti rien de risible ni même de matière à se moquer, je trouve ça beaucoup plus compréhensible que le fait d'aller en boîte, de faire du sport et autres activités beaucoup plus répandues.

Ce n'est pas incompatible avec le fait d'écouter de la musique
Moi j'aime le sport, j'adore courir, la plongée, le foot. Ce qui ne fait pas de moi un monstre engendré par la société moderne.

Je pense, que le point commun, en tous cas pour Esther, toi et moi, et certainement pour quelques autres du forum, c'est que nous sommes des personnes sensibles, qui ont refoulés leurs blessures de l'âme en trouvant des palliatifs tels que la musique. Parce que fondamentalement, à travers nos écrits, on sent bien que même si nous nous suffisons à nous même, nous ne sommes pas coupés de la réalité sociale.

Mais bon, je ne veux pas marcher sur tes plates-bandes mon bon sylvestre, c'est toi le psychologue

ah refoulés je crois plutôt que c'est le contraire nous avons appris à vivre avec et c'est peut-être ce qui nous rend sensible à ce que les artistes peuvent dire de leurs propres expériences à vivre avec, les refoulés c'est plutôt ceux qui écoutent Lady Gaga, Michel Sardou et autres Jean-Pax Méfret (au premier degré s'entend hein parce qu'on va quand même pas se priver d'une bonne tranche de rigolade car l'humour aussi ça aide à vivre)

voila

moi comme déjà évoqué quelque part,je suis venu a la musique sur le tard.mes parents n'écoutant que du classique et rien d'autre ne pouvait s'écouter à la maison.pour mes 14 ans j'ai fait l'acquisition d'un petit tourne disque,et comme je n'avais pas de rond et pas de disquaire a moins de 10 bornes je me contentais des vinyles de mon père.en faisant le tri je me suis passionné pour les beatles la seule musique qui a embrasée mon âme.
j'étais en total décalage avec les copains qui causaient indochine VS Téléphone et tout le reste qui m'était presque inconnu.au lycée mes potes n'étaient fan que de U2,pour dire que leur soirées pétards et Zic c'était sans moi.j'étais plutôt branché nature et rugby.puis agé de 19 ans c'est la rencontre avec Neil grâce a mon pote et la aussi la claque.Mr Soul bis c'est moi avec tout le sens noble que je peux y mettre.donc ma culture musicale est bien pauvre je ne mets pas forcément l'artiste sur un titre que j'entends,mais je tâtonne, je lis ,je fais le curieux car la seule chose qui compte c'est l'émotion que peut me procurer une chanson ou un artiste,je ne peux pas mettre d'étiquettes sur tel ou tel style j'y connais rien,mais le plaisir seul le plaisir est mon organigramme et ma curiosité pour remplir mes oreilles.et puis avec les mômes c'est pas facile ça demande du temps et de l'investissement pour vraiment découvrir.

je rejoins vos impressions !
la musique tient une part très importante de ma vie.
Je me lève le matin et j'allume ma chaine.
Je rentre du taf, je met un disque. Une maison sans musique c'est une maison morte pour moi.

Bien sûr j'ai évolué depuis le temps: j'ai commencé par du ACDC / Iron Maiden à 7-8 ans quand mon oncle me faisait des cassettes compilations que j'écoutais en boucle - du Pink Floyd que mon père écoutait tout les jours...

Ensuite période Nirvana, Metallica au lycée
puis le blues a pris une grande place.
La grosse claque ce fut Neil Young qui a vraiment donné une autre dimension à la musique à mes yeux. une musique qui me cause, dans laquelle je me retrouve.

Alors oui ma culture musicale est limitée, il y a des tonnes de trucs auxquels je passe à côté (y compris des trucs connus)
mais j'avance au sentiment. J'écoute ce qui me parle

Aujourd'hui, avec ce forum, j'ai entrouvert la porte d'autres horizons musicaux comme le jazz

la route continue !

J'ai grandi dans une famille où l'art et la culture, donc la musique, était pour le moins presque étranger: mes parents écoutaient nostalgie, mon père un peu de rock'n'roll et de musique de son pays, ma mère de rare fois Joe Dassin...

Je ne sais pas trop comment la musique est venue à moi.
D'abord Metallica,qui faisait trembler les murs de ma chambre, puis j'ai poussé vers des trucs un peu plus extrême dans le métal, en crachant sur la merde que mes potes adorèrent : la dance. (Avec le recul, ce que j'écoutais à l'époque a maintenant un arrière gout d'étron).
Dans le même temps, je n'étais pas complètement fermé a ce que j'appelais "la musique authentique".

Le temps passe, j'adoucis un peu, je découvre radiohead, les smashing pumpkins, alice in chains, l'amour, les déceptions en même temps que le jimmy Hendrix blues.
Claque dans la tronche.
C'était parti.
Blues, Jazz, Hip-hop, rock, funk, musiques du monde,etc... Une soif sans fin de découvrir, de faire des liens et de retracer l'histoire de la musique...

Beaucoup plus tard le classique fut aussi une grande découverte...

Voilà, la musique me parle, surtout le soir, accompagne mes humeurs, mes transports, les ambiances et lumières de l'endroit, mes vacances, et presque tout les moments de ma vie.

Ce que j'aime c'est quand une vibration s'échappe de l'âme d'un artiste, traverse son corps, passe dans ses mains, sa voix ou son souffle, se transmet dans l'air, vient cogner contre mon tympan, traverse mon corps et se loge je ne sais où et me fait entrapercevoir des émotions, des couleurs, des sentiments.

C'est intéressant ce que tu dis la. En fait, semblable à mon parcours d'ado boutonneux.
Il est de quelle origine ton papa ?
Vu ce que tu écoutes parfois, je dirais Nord-Africaine. Me gourre-je ?

puis-je avouer que grâce au forum je ne me suis ouvert qu'à une chose, & je t'en remercie ici vivement et éternellement... ou pas, Rust : Jean-Pax Méfret, quelle claque, pour se fendre la gueule c'est quand même ce que je connais de mieux

davcom a écrit:

C'est intéressant ce que tu dis la. En fait, semblable à mon parcours d'ado boutonneux.
Il est de quelle origine ton papa ?
Vu ce que tu écoutes parfois, je dirais Nord-Africaine. Me gourre-je ?

Oui, tu te gourges.
Mais bon, c'est pas vraiment un pays.

Illustration sonore:

La sardaigne ?

avec cette illustration on comprend ton passage par Metallica

davcom a écrit:

La sardaigne ?

un poil plus au nord.

La Corse. Je m'en doutais bien mais ça me semblait un poil trop évident.
Ton papa, il boit des coups avec Jacques Dutronc ?

Blague à part, j'ai plongé en Corse, à Ghisonaccia et solenzara ( je suis plus trop sûr de l'orthographe )

davcom a écrit:

La Corse. Je m'en doutais bien mais ça me semblait un poil trop évident.
Ton papa, il boit des coups avec Jacques Dutronc ?

Non, mais j'ai des anecdotes sur gainsbourg attendant deneuve à l'auberge du village.

Powderbloom a écrit:

davcom a écrit:

La Corse. Je m'en doutais bien mais ça me semblait un poil trop évident.
Ton papa, il boit des coups avec Jacques Dutronc ?

Non, mais j'ai des anecdotes sur gainsbourg attendant deneuve à l'auberge du village.

Et bien, il faudra qu'un de ces 4 tu nous racontes ça